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Usage d’alcool, chez les élèves de 3è en 2021

Collégiens en France métropolitaine

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Au premier trimestre 2021, 1 972 élèves de 3è ont répondu à un volet exceptionnel de l’enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances (EnCLASS). Cet exercice, retardé d’un an du fait de la pandémie de Covid-19, visait initialement à renseigner l’indicateur « qualité de vie perçue des élèves de 3è » du programme 230 « Vie de l’élève » du « projet annuel de performance du ministère de l’Éducation nationale ». L’enquête a permis d’interroger les adolescents sur les initiations à l’alcool, sur la base de questions inédites, sur les alcoolisations ponctuelles importantes (API), les modes d’acquisition de l’alcool.

L’alcool reste la première substance psychoactive diffusée à l’adolescence

En 2021, 64,1 % des élèves de 3è avaient déjà bu de l’alcool au cours de leur vie. Cette proportion est la plus faible jamais observée à cet âge depuis 2010 (-19 points), avec un différentiel de ‒11 points entre 2018 et 2021 représentant près de 60 % de la baisse totale. En d’autres termes, le nombre d’élèves de 3è n’ayant jamais bu d’alcool a doublé, passant de 16,8 % à 35,9 %. L’usage au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête atteint lui aussi son niveau le plus bas, avec 31,8 % des élèves de 3è rapportant un usage récent, soit 10 points de moins par rapport à 2018 et 21 points de moins par rapport à 2010 (53,2 %). Cependant, 1 élève sur 6 (16,4 %) déclare encore avoir connu un épisode d’ivresse au cours de la vie, proportion similaire à celle de 2018 (tableau 1). Par ailleurs, 10,4 % disent avoir été ivres au moins une fois au cours de l’année passée ; une minorité l’a été plus de deux fois (3,1 %), tandis que les ivresses régulières concernent moins de 1 élève sur 100 (0,6 %). Une faible part des répondants déclare un usage régulier d’alcool (3,2 %), mais près de 1 sur 5 a connu une API au cours du mois précédant l’enquête (18,4 %).

 

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Évolution 2010-2021 des usages de boissons alcoolisées des élèves de 3è (%) :

Source : EnCLASS 3e - exploitation OFDT

graphique - OFDT.jpg

L’accessibilité du tabac et de l’alcool reste élevée

Malgré les évolutions encourageantes, les fréquences d’usage demeurent élevées en population adolescente, notamment au regard des interdictions de vente de tabac, de cigarettes électroniques et de boissons alcoolisées aux mineurs, et du caractère illégal de la consommation de cannabis. L’enquête 2021 a été l’occasion d’interroger pour la première fois les élèves de 3è sur leur mode d’approvisionnement.
L’achat de boissons alcoolisées dans un magasin s’avère un peu moins fréquent que l’achat de cigarettes : 1 élève de 3è sur 5 ayant bu au cours du mois a déclaré en avoir déjà acheté en magasin au cours de ce même mois (29,2 %), ce qui représente 9,3 % des élèves de 3è. Si la part des acheteurs est élevée, l’achat n’apparaît pas comme le mode d’accessibilité majoritaire : les prévalences laissent supposer, en effet, qu’il existe d’autres circuits d’approvisionnement. L’enquête ESCAPAD 2017 a montré notamment que si la dernière occasion de boire s’était déroulée majoritairement avec des amis, près d’un tiers avait eu lieu en présence des parents.

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Les niveaux d’usage de substances psychoactives par sexe chez les élèves de 3è en 2021 et leur évolution par rapport à 2018 (%) :

niveaux d'usage.jpg

Conclusion


Ces résultats se révèlent positifs à plusieurs titres, en raison de :


• l’accélération de la baisse tendancielle de la diffusion de l’alcool chez les plus jeunes ;
• le doublement de la part des élèves qui n’a encore jamais bu d’alcool en 3è, confirmant la moindre précocité des expérimentations de boissons alcoolisées.


Néanmoins, plusieurs points de vigilance demeurent :


• une proportion déjà importante d’élèves de 3è qui déclarent des alcoolisations ponctuelles importantes (18,4 %) ;
• des ivresses dans l’année qui concernent 1 adolescent sur 10.


Si la situation actuelle est le fruit des dynamiques à l’oeuvre depuis une dizaine d’années, marquée par le recul continu de la diffusion de l’alcool chez les plus jeunes, l’accentuation des baisses observées aujourd’hui résulte aussi du contexte sanitaire exceptionnel vécu durant l’année 2020. Les confinements successifs mis en place pour contenir la pandémie de Covid-19, en particulier celui de mars-mai 2020, ont fortement réduit les sociabilités adolescentes. Cette restriction des occasions de rencontres et de moments festifs entre pairs ont été autant d’opportunités perdues d’initiation et de consommation.


Par ailleurs, on ne peut pas totalement écarter que la différence de calendrier de l’enquête ait pu aussi contribuer aux renforcements des baisses observées, les données 2021 ayant été collectées 2 à 3 mois plus tôt que d’ordinaire. À cette différence d’âge et de maturité des répondants, susceptibles d’influencer les niveaux d’expérimentation, s’ajoute la saisonnalité des pratiques, au regard de sorties plus limitées en hiver, ce qui réduit les possibilités de boire loin du regard des adultes, notamment en contexte festif.

Observatoire français des drogues et des toxicomanies.


Les données exploitées proviennent d’un échantillon aléatoire représentatif des classes de 3è en France métropolitaine et ont été collectées entre le 14 janvier et le 2 avril 2021 dans 51 collèges publics ou privés, soit 102 classes dont tous les élèves présents le jour de l’enquête ont été interrogés. Ces élèves ont été invités à remplir un questionnaire anonyme sur Internet durant une heure de cours banalisée. Les enquêtes nationales précédentes (HBSC 2010, HBSC 2014 et EnCLASS 2018) ont eu lieu suivant la même méthodologie à l’exception du support de collecte : en 2010 et 2014, les questionnaires étaient au format papier, le passage à une collecte en ligne ayant été réalisé en 2018.

 

La participation des établissements a été de 82 % (le terrain de l’enquête a été interrompu prématurément du fait de la fermeture des établissements scolaires décrétée par le gouvernement). Le taux de réponse dans les classes participantes a été de 90 % (part des répondants sur le nombre d’élèves inscrits dans la classe), ceci essentiellement du fait d’absences le jour de l’enquête. L’échantillon de 2021 comporte 1 972 élèves de 3e, âgés en moyenne de 14 ans et 9 mois. Les répondants étaient 1 963 en 2010, 1 624 en 2014 et 3 826 en 2018.

Cette enquête a bénéficié d’un soutien financier de la part du ministère de l’Éducation nationale et de l’OFDT.

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