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Sensibilisation auprès des animateurs et médiateurs de la ville

Interview de Giovanni ASSANI, médiateur de quartier à La Possession

 

Bonjour Giovanni, peux-tu nous dire comment tu as vécu la formation d’aujourd’hui ?

C’était très enrichissant en tout cas, cela ne fait pas de mal de revenir sur cette thématique là (l’alcool). Parce que nous faisons des animations et des événements, mais ça, ça fait partie du quotidien de la population avec qui on travaille.
Je pense que c’est un vrai, et un gros problème.

Tu es souvent confronté sur les quartiers, à des problèmes lié à l’alcoolisme ?

Pas en semaine, mais tout ce qui ressort en début de semaine, c’est lié au week-end, les fêtes, on va dire. Tout le monde travaille plus ou moins la semaine, et certains, comment ils voient le week-end je ne sais pas, je pense que c’est un moment de lâcher prise pour certains, qui se lâche un peu trop des fois, j’ai l’impression qu’il y a des personnes qui contiennent en elles des choses toute la semaine, et qui attendent le week-end pour tout lâcher, entre autres avec l’alcool.

Et la COVID ça ne freine pas ce phénomène ?

Oula, non l’inverse, au contraire, « il y a le COVID donc je sais que je dois faire mon stock en amont, à 18h peut on ne peut plus sortir ».
Ce week-end j’étais au leader price, un dimanche le lendemain de la fête du travail, tu vois que sur 100 personnes, il y a 80, avec toujours ce passage dans le rayon alcool.
« En sachant que c’est fermé 18h, il y a plus d’endroits où se fournir. »
Du coup, c’est par pack, il y a une augmentation de la dose, avant s’il y avait un bar à proximité, on allait en racheter, mais là, on va au Leader Price, on prend un pack de 12 directement.
Donc le week-end, c’est plus mouvementé.

Par rapport à l’intervention de Gilles […] en quoi cela va te servir ?


Oui, cela va me servir par la suite, j’ai un garçon de 7 ans qui est en train de grandir. Avec les camarades, l’éducation reçue des parents ça marche plus forcément.
Du coup, cela m’amène à réfléchir, avant même que mon enfant peut-être un jour, il soit confronté à ça. Je sais que je lui donne une éducation, mais j’aimerais déjà l’alarmer là-dessus.

Du coup, ça a ouvert ma conscience de papa. J’étais jeune, j’ai bu aussi le BEP avec les camarades, ce genre de formation, c’est le genre de formation que j’aurais bien aimé avoir bien longtemps avant.
En entendant Gilles parler ce matin, je voyais des gens du quartier. Une vision qui se reflète sur le quartier quand il parle, par rapport aux différentes thématiques, et aux différentes addictions qu’il peut y avoir.

Quelle est la posture, l’attitude à adopter en tant qu’animateur de quartier par rapport à des gens qui auraient ces problèmes d’addiction ?


Tu vois quelqu’un avec ce problème, tu aurais tendance à dire « il ne faut pas boire, pourquoi tu bois ? »
Mais ce n’est pas ça qu’il faut faire. La formation nous a montrée qu’il faut amener la personne à prendre conscience de l’erreur qu’elle est en train de faire, ce n’est pas à moi de lui dire que c’est une erreur.
Donner des pistes pour qu’elle comprenne elle-même que ce qu’elle fait ce n’est pas bon pour elle.
Ce n’est pas comme avec un enfant à qui tu dis « ne fais pas ça ». Généralement les problèmes liés à l’alcoolisme, ça touche les jeunes oui, mais quand tu passes devant les boutiques, tu vois beaucoup de personnes âgées. Et comme Gilles nous le disait, on voit la personne là, mais on ne se demande pas ce qui a emmené la personne ici. Donc, en amont, il y a un problème qui l’amené ici devant la boutique.

On retient donc que la formation a permis une ouverture de conscience en tant que père, mais également en tant que médiateur pour le dialogue auprès de la population ?

Oui complétement, autant professionnellement que personnellement. Il y a la famille, les fêtes, je pense avoir quelques outils que je pourrais distribuer auprès de la famille autour de la table.

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